Bataille de l'Alma

La bataille de l’Alma

20 septembre : à 6 heures, la 2e division (général Bosquet) se met en marche vers le village d’Almalamack. A 10 heures, le reste de l’armée est en plein mouvement. L’armée anglaise ne commence son mouvement en avant que vers onze heures.

Bataille de l’Alma de midi à 4 heures.

Les armées franco-britanniques aux ordres du maréchal de Saint-Arnaud et de Lord Raglan, arrivent en vue du petit fleuve Alma. En face, les Russes, commandés par l’amiral prince Menchikov, sont postés derrière leurs canons. Le prince veut arrêter les troupes alliées avant Sébastopol. Il choisit un petit cours d'eau perpendiculaire à la côte. Pendant que les Britanniques paradent, les Français montent à l’assaut des pentes menant au plateau de l’Aklèse.

Les effectifs des armées en place sont de 58 808 hommes et 133 bouches à feu pour l’armée alliée (30 328 français, 21480 anglais, 7 000 turcs) et 60 000 hommes et 140 bouches à feu pour l’armée russe.

Les effectifs des flottes alliées et russes sont de 392 navires pour l’armée alliée (15 vaisseaux français, 10 vaisseaux anglais, 9 vaisseaux turcs, 51 bâtiments à vapeur, 307 transports à vapeur et à voile) et 109 pour l’armée russe (19 vaisseaux, 11 frégates et corvettes, 7 bricks, 12 bâtiments à vapeur, 60 canonnières).

Le 20 septembre, les effectifs du service médical des ambulances sont de 38 médecins et 3 pharmaciens mais l’ambulance du quartier général n’ayant pas été débarquée, le service a été réduit à 31 médecins et 1 pharmacien.

Le bataillon de marche de la Légion étrangère commandé par le commandant Nayral, est en tête du dispositif. Le général Canrobert ordonne aux autres troupes de suivre la Légion à l’exception des zouaves qui franchissent le fleuve sur un pont, à son embouchure, et contournent les Russes. Les zouaves du 3e régiment de zouaves de la division Bosquet accompliront la manœuvre décisive : escaladant la falaise avec le soutien des canons de la flotte, ils s'emparent de l'artillerie russe et la retournent contre les troupes de Menchikov. Se retrouvant alors en pointe, ils doivent résister aux vagues d'infanterie qui leur sont opposées en attendant les renforts. Ceux-ci, pris en tenaille, se replient sur Sébastopol.

Sous le feu russe, le reste de l'armée française peine et stoppe finalement vers le village de Bourliouk. L'artillerie du général Canrobert parvient au pied de la falaise, mais les pentes sont trop raides et les canons ne peuvent monter en position pour renforcer les zouaves.

Sur le flanc gauche des Français, les Britanniques rattrapent leur retard, mais une erreur dans la manœuvre de Sir George Brown met à mal la formation de l'armée britannique. Espérant profiter de cette désorganisation, les Russes chargent mais sont repoussés par les fusiliers britanniques.

Il s'ensuit une série d'échanges assez confus : Menchikov craignant que l'action des zouaves ne lui soit fatale, s'est déplacé avec son commandement face aux Français. De sa position excentrée, il peine alors à percevoir la situation face aux Britanniques et lance des contre-attaques contre des éléments de l'armée britannique. Croyant faire face à des divisions, l'infanterie russe se retrouve face à des bataillons et tirailleurs, avec le gros des Britanniques sur ses flancs. Malgré des ordres contradictoires, les commandants des unités britanniques ne laissent pas passer l'occasion et déciment leur adversaire.

À l'extrême flanc gauche du front britannique, trois bataillons, soit deux à trois mille hommes, font face à plus de 10 000 troupes russes, fraîches, qui n'ont pas encore participé à la bataille. Les Britanniques, étirés en une fine ligne de deux rangs sur pratiquement deux kilomètres, avancent en faisant feu — une manœuvre difficile à l'époque. Dans la fumée et la confusion de la bataille, les Russes surestiment le nombre de troupes qui leur font face et se retirent.

Sur la droite, le général Canrobert parvient finalement à hisser ses canons en haut de la falaise. Les zouaves repartent à l’assaut et parviennent à percer et prendre le point culminant jusqu'alors occupé par l'état-major russe.

Les Russes sont en retraite sur tout le front et sans réserves capables de s'opposer aux Franco-britanniques. La bataille s'achève en déroute pour l'armée russe.

L’armée russe battue, commence sa retraite vers Sébastopol.

L’armée française a tiré dans la journée, 1185 coups de canon.

Les ambulances françaises ont eu à soigner 1197 blessés français et 297 blessés russes

Grades

Français

Anglais

russes

Tués

Blessés

Disparus

Tués

Blessés

Disparus

Tués

Blessés

prisonniers

Officiers généraux

 

2

 

 

1

 

 

5

1

Officiers

3

59

1

26

92

 

45

96

 

Sous-officiers et soldats

138

1136

2

322

1539

 

1762

2720

1007

Totaux

141

1197

3

348

1622

 

1807

2821

1008

1341

1970

5636

.

Parmi les disparus, on compte le colonel d’état-major de Lagondie, fait prisonnier la veille.

La différence de pertes entre l’armée française et l’armée anglaise tient au fait que cette dernière a eu à supporter, pendant assez longtemps, étant en colonnes serrées, le feu de l’artillerie ennemie.

Les médecins des régiments ont, il est vrai, donné des soins à un certain nombre de blessés, mais, obligés de suivre les corps auxquels ils appartiennent, leur concours a peu d’importance.

30 médecins ont eu en moyenne 50 blessés à soigner. Dans la soirée, plusieurs chirurgiens de la flotte sont venus offrir leurs services à leurs collègues de l’armée de terre.

Si l’on accorde 10 minutes à chaque blessé, et c’est évidemment bien peu, on trouve 500 minutes ou 9 heures de travail par médecin, sans parler des amputations, des ligatures, etc. et sur ces 30 médecins, il y avait 14 aides-majors de 2e classe, non encore faits au service, timides, indécis, qu’il fallait guider, ce n’est pas un travail ordinaire. Il n’est pas question de creuser une tranchée, de faire violence à ses forces, il faut soigner ses blessés comme ils doivent l’être, il faut avoir le temps d’observation, de décision et d’exécution, et il faut que la fatigue n’ôte rien à la décision à prendre, ne nuise pas à l’opération à faire. Il ne faut pas que pour abréger le travail, on s’expose à sacrifier inutilement un membre ou une existence. Si le combattant peut s’élancer tête baissée sur l’ennemi, le médecin d’armée doit procéder autrement. L’expérience lui fera gagner du temps, mais c’est cette expérience qu’il doit avoir et qui ne se donne pas en un jour.

Sur 1197 blessés, seuls 982 ont pu être répertoriés. Les 215 manquants sont compris dans les blessés sans date certaine de blessure (fiche mal renseignée) ou parmi ceux morts pendant la traversée de la plage de l’Alma à Constantinople.

On note 59 blessures de la tête et de la face, 11 du cou, 86 du thorax, 292 de l’épaule et des membres supérieurs, 91 de l’abdomen et 443 de la hanche et des membres inférieurs. 79 amputations sont effectuées le 20 septembre aux ambulances : 27 de membres supérieurs et 52 de membres inférieurs. Quelques-uns de ses amputés sont décédés dans la nuit du 20 au 21 et d’autres après leur embarquement.

Le résumé de la bataille de l’Alma est tiré de Wikipedia.